mercredi 30 avril 2014
mercredi 23 avril 2014
Flagrant délit de Greenwashing
[Lettre n° 3] à Madame Procaccia, Sénatrice.
Pour la première fois et pour s'exprimer au sujet de l'impact environnemental de l'industrie des palmiers à huile , la sénatrice a choisi un journal économique et financier : La Tribune. Lire l'article.
Voici ci-dessous la réaction de l'association L'Huile de Palme : NON !
Madame
Procaccia,
Tout d’abord nous nous
réjouissons à la lecture du titre de l’article « Indonésie :
la lutte contre la déforestation en bonne voie ». Vous reconnaissez enfin
pour la première fois qu’il existe une déforestation en lien avec la culture industrielle
du palmier à huile. Nous constatons aussi que vous avez changé de stratégie de
défense de l’huile de palme industrielle en mentionnant un grand écrivain, et en
faisant part soudainement de vos voyages au contact des petits paysans locaux
...
Cependant, à l’heure du « Greenwashing »
tapageur des grandes multinationales, à grands coups de publicités servies à
toutes les sauces aux concitoyens occidentaux, vous mentionnez une sorte de
nouvel accord défendant les nouvelles bonnes intentions des lobbies, un
Accord de Partenariat Volontaire (APV) pour lutter contre le bois illégal
datant du 30 septembre dernier entre l’Indonésie et la France.
Alors que penser de l’écolabel
indonésien LEI (The Indonesian Ecolabelling Institute – crée en 2009) et
partenaire du FSC (Forest Stewardship Council), garantissant soi-disant la
culture durable, la traçabilité des bois coupés et exportés ? Doit-on en
conclure que celui-ci n’est pas efficace ? Que penser aussi de l’écolabel le TFT (crée en
1999) opérant également en ce moment même en Indonésie. Sont-ils tous efficaces ?
Combien de labels et accords « écrans de fumée », vont être encore inventés ?
Qui les finance ? Où va l’argent ?
Le programme REDD+ auquel vous
faites référence a déjà eu lieu(1), le contrat ayant été négocié en
2010, avec l’amer constat d’un non engagement du gouvernement indonésien.
Notons aussi l’absence de transparence des 35 millions de dollars de
transaction entre les deux parties censées aider à faire une réforme, avec
paradoxalement dans les faits, durant les deux années qui ont suivi ce contrat,
un taux de déforestation qui a doublé. A qui profite cette somme astronomique ?
La forêt primaire indonésienne
continue à être rasée toujours au profit des industries du bois, de la pâte à
papier et enfin de l’industrie de l’huile de palme, étant pour beaucoup
détenues par une seule et même société. Comment croire en la bien-pensance des
gouvernements français et indonésien ?
Par ailleurs, d’après votre
témoignage, cela fait une décennie que l’Indonésie a pris conscience de
l’impact de l’exploitation incontrôlée des forêts. Et pourtant, dix années que rien n’a été fait. Dix longues
années où le couvert forestier indonésien a perdu 8,8 millions d’hectares entre
2000 et 2010. Les plantations de palmiers à huile sont directement responsables
de 57% des déforestations entre 2000 et 2010 au Kalimantan (partie indonésienne
de Bornéo) soit 15 949 km²- une région comme la Franche-Comté.
De 1990 à 2010, 90% des terres
converties en palmiers à huile étaient des terrains boisés dont 47% étaient
des forêts intactes, 22% des forêts destinées à la production de bois et de papier, 21%
étaient sous forme d’agroforesterie. (2)
Ces terribles chiffres poussent
l'Indonésie dans le flop cinq des plus grands émetteurs mondiaux de gaz à effet
de serre. Il est stupéfiant que 80 % de ces émissions proviennent de la
déforestation. (3)
En ce début d’année la
justice indonésienne a démontré qu’elle était capable d’appliquer les lois
du pays avec la condamnation d’une société d'huile de palme pour déboisement
illégal. (4) Nous encourageons le gouvernement à poursuivre ses
efforts, car ce genre d’évènement qualifié « d’historique » dans
l’article reste en effet encore trop rare. De leur côté les citoyens
indonésiens s’organisent face à l’éternel trafic d’influence ambiant entre le
gouvernement et les lobbies. Par exemple, le culte musulman a été contraint de
lancer une fatwa (5) contre le commerce d'espèces protégées. Le
peuple est prêt au changement devant l'inaction de leurs représentants censés
défendre leurs droits, avec pour symbole fort le rassemblement de paysans du
monde entier à Jakarta en juin 2013. Émergeant des organisations paysannes du
monde entier, les vraies problématiques se posent : la souveraineté
alimentaire, l’agro-écologie, la justice sociale et climatique, la solidarité,
les semences, l’eau, la lutte des femmes, des jeunes, des peuples autochtones, des
migrants, la réforme agraire et la terre à ceux et celles qui la travaillent. (6)
Vous, en tant qu’actrice de la
production d’huile de palme industrielle, comment voulez-vous assurer la survie
de ces peuples en cautionnant la destruction de leurs ressources naturelles et
de leur économie locale au profit d’une poignée de privilégiés indonésiens et
de patrons européens ?
Posez-vous la question: le PIB reflète-t-il
vraiment la qualité de vie humaine et la satisfaction des habitants d’un pays
dans une perspective citoyenne personnelle et collective ?
Comme le dit Masanobu Fukuoka, Microbiologiste
et philosophe japonais "Si nous avons une crise alimentaire elle ne sera
pas due à l'insuffisance du pouvoir productif de la nature, mais à
l'extravagance du désir humain. "
L’association L’Huile
de Palme : NON !
__________________________________________________________________________
(1) http://www.redd-monitor.org/2013/09/20/almost-half-of-norways-climate-and-forest-aid-remains-unspent/
jeudi 17 avril 2014
dimanche 6 avril 2014
Sans huile de palme ?
Nous recevons un certain nombre de questions concernant les alternatives à l'huile de palme ou encore comment ne pas en manger dans notre quotidien voici quelques liens ci-dessous pouvant vous aidez à vous y retrouver :
Nous vous invitons aussi à réfléchir sur la simple façon de vous alimenter. Ne faut-il pas privilégier des aliments frais, moins modifiés, transformés possible ? Rencontrez vos producteurs près de chez vous via ce site internet
->http://www.reseau-amap.org/
et pourquoi pas ne pas se mettre à planter quelques légumes et voir comment ça pousse ? voici une adresse de qualité pour ses semences
-> https://kokopelli-semences.fr/ samedi 5 avril 2014
Lettre à une sénatrice : La réponse
Suite à la lettre ouverte envoyée le 15 mars par plus d'une centaine de citoyens français, Madame Procaccia a répondu le 1er avril sur son site internet.
Voici notre réponse :
Madame la sénatrice,
Si vous souhaitez être cohérente, "Interdire ou sanctionner la mention sans huile de palme" devrait aussi s’accompagner de l'interdiction ou de sanction des mentions du "sans gluten", "sans sucre" et "sans colorant". Allez au bout des choses.
Pouvez-vous citer les marques indiquant la mention sans huile de palme "que leur produit n'en a jamais intégré ou pire dans lesquels il serait impossible d'en intégrer" ? Un représentant des citoyens français se doit d'être précis.
Concernant la chimie et avant que vous ne rectifiez sur votre site internet, nous tenions à vous rappeler que les matières grasses ne sont pas oxygénées par les industriels, mais peuvent être hydrogénées. Ce n'est pas la même chose. C'est assez grave de voir une si mauvaise connaissance de la part de gens prétextant l'inverse.
Ce n'est que quand elles sont hydrogénées partiellement que les matières grasses forment des acides gras trans synthétiques, qui sont effectivement dangereux.
Par ailleurs vous accusez les citoyens d'appartenir, nous citons "au lobby de ceux qui ont trouvé le moyen de faire du business en racontant n'importe quoi ". Mme Procaccia, c'est vous qui êtes aux mains des lobbies en étant précisément la "Présidente du groupe interparlementaire avec l’Indonésie"; l’Indonésie qui est le premier producteur d'huile de palme mondial. Mais également vous êtes l'invitée de l'Institut de Recherche Clinique sur le symposium de l'huile de palme qui s'apparente plus un groupe de pression qu'à un groupe de recherche et dont le fondateur est un ancien d'un think tank libéral.
De plus vous continuez à passer sous silence les récents scandales qui entourent les pratiques au sein des plantations de palmier à huile aussi bien d'un point de vue des droits humains qu'environnementaux.(http://forets.greenpeace.fr/huile-de-palme-procter-gamble-toujours-a-la-traine - http://www.greenpeace.org/international/Global/international/publications/forests/2013/Dirty-Business.pdf - http://www.greenpeace.org/international/Global/international/publications/forests/2013/LicenceToKill_ENG_LOWRES.pdf )
Nous vous prions une nouvelle fois de revoir votre position sur l'industrie de l'huile de palme ainsi que de faire preuve d'indépendance. Nous vous conseillons également de vous renseigner un peu plus avant d'avancer des assertions et être plus respectueuse des citoyens qui vous interpellent sur ces sujets, c'est à dire en étayant ses dires et en vérifiant ses sources.
Cordialement.
L'association L'Huile de Palme : NON !
Vous pouvez également envoyer cette lettre-réponse à Madame la sénatrice cette fois-ci par la poste, car vous figurez sans doute dans les spams si vous avez déjà envoyé la première lettre.
Son adresse :
Mme Catherine Procaccia
Palais du Luxembourg
15 rue Vaugirard
75291 Paris cedex 06
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